لَا تُحَرِّكْ بِهِ لِسَانَكَ لِتَعْجَلَ بِهِ

« N’agite pas ta langue pour le hâter » 

Sourate 75 (al-Qyyâma), verset 16

Voici le verset que me propose à la lecture mon application qui me donne les horaires de la salât ainsi que la boussole, et le nécessaire de survie cultuel à la vie quotidienne.

Comme je l’avais écrit en présentant cette rubrique, le deal, si j’ose dire, était d’écrire un billet à partir du « verset du jour », à savoir, une sélection faite par l’IA de l’application, et qui me propose chaque jour un verset à méditer. Exercice que je ne prends pas toujours le temps de faire mais qui est, en réalité, essentiel.

Double interprétation au moins…

Ainsi, le fameux verset en question d’aujourd’hui est celui-ci : « n’agite pas ta langue pour le hâter », tiré de la sourate al-Qiyyâma, la Résurrection. En lisant ce verset court, j’avoue avoir été interpelé. Je l’ai été parce que je me disais qu’il fallait absolument que j’écrive quelque chose pour faire vivre le site, mais je séchais un petit peu. Puis, j’ai ouvert l’application et regardé quel était le verset du jour. Et je tombe sur un propos qui appelle à contenir son envie d’exprimer une chose qui nous paraît importante. Attention, le verset en question évoque de façon allusive deux interprétations (au moins) possibles. Dieu s’adressant au prophète et lui rappelant qu’il n’avait pas à vouloir hâter la révélation de la parole divine (au sens figuré). Ou, il est possible, au vu du contexte du passage, de comprendre qu’il s’agit de parler du livre des œuvres de la personne qui passera devant Dieu après la résurrection. Le verset suivant permettant cette double interprétation puisqu’il y dit : « à Nous de l’assembler en d’en fixer la lecture. »

…Mais là n’est pas la question

Quoiqu’il en soit, un billet n’a pas vocation à être une exégèse aboutie, mais à communiquer un ressenti, une impression. Et l’impression que j’aie ressenti est que je n’avais pas à vouloir forcer les choses, me forcer à écrire et à vouloir communiquer même si ce que j’avais à dire me paraissait important. Ce verset m’a comme détendu et permis de prendre la plume (ou le clavier) de façon sereine et l’esprit léger. C’est là où l’on voit comment des passages coraniques que d’aucuns n’estiment compréhensibles qu’en prenant en considération nombre de facteurs complexes, peuvent tout à fait parler directement à notre conscience, en fonction de ce que nous faisons. De nos petits problèmes quotidiens, et de nos petits intérêts. C’est la partie la plus vivante, et sans doute la plus vécue par ceux et celles qui fréquentent le texte au jour le jour. C’est la partie qui emporte nos émotions et qui est, tristement et nécessairement, la plus laissée pour compte par tous les coranologues. Même si certains d’entre eux insèrent une phrase dans ce sens. Mais que vaut une phrase dans une œuvres complète faite de livres, d’articles, de conférences etc.

C’est là où l’aspect créé, c’est-à-dire, vivant du texte apparaît le mieux. Que Dieu nous en facilite la lecture et la méditation. Amine !