Traduction d’un extrait du commentaire d’al-Zamakhshari (XVI-90) : « Le ‘Adl (justice) est une obligation religieuse, parce que Dieu – exalté soit-Il – a imposé la justice à ses serviteurs, Il a alors fait en sorte que cette obligation soit faisable, c’est-à-dire qu’elle soit susceptible réellement d’être réalisée.

Le Ihsân (bel agir), est un conseil. Dieu a associé la justice et a recommandé le bel agir dans le but [que les fidèles] se rapprochent de Lui. La recommandation du Ihsân (bel agir), a été donnée à cause du fait que toute obligation rencontre laxisme et négligence. Pour renforcer l’obligation de justice, Dieu a recommandé le bel agir. C’est pourquoi, lorsqu’on demanda au prophète Muhammad (saws) la raison de l’établissement d’obligations dans la religion, il dit « Je jure que je n’y ai rien ajouté [à la religion], quiconque a réussi, a raison ».

Ainsi, le prophète a lié la réussite à l’honnêteté, et à la nécessité d’éviter la négligence et le laxisme. Le Prophète (saws) a dit : « Soyez droits et vous ne dévierez pas. » C’est pourquoi les actes surérogatoires ne doivent pas être abandonnés, car ce sont eux qui empêchent de négliger la voie droite. Or, ce qui est Fehcha’, est ce qui dépasse les limites que Dieu – exalté soit-Il – a défini. Le Munkar, est ce que les esprits (‘Uqûl) [donc la raison], rejettent. Le Baghyy, est ce qui favorise l’injustice. Lorsque la malédiction contre le prince des croyants Ali –que Dieu l’agréé – a été supprimée des prônes du vendredi, c’est ce verset qui la remplaça. Pour Umar [Ibn Abdelaziz, qui remplaça la malédiction par ce verset], la malédiction prônée jusque là, dépassait les limites définies par Dieu ; était rejetée par la raison ; et favorisait l’injustice. Que Dieu punisse celui qui a institué cette mauvaise tradition [contre Ali], une punition pleine de colère, et une humiliation. Ce qui serait juste, en réponse aux propos du prophète « Dieu a promis, ce qu’Il a promis – wa’ada man ‘adah [promesse de récompense du paradis, ou de l’enfer, le cas échéant]. » Ce verset a provoqué la conversion à l’islam de Uthman Ibn Madh’un [frère de lait du prophète, un des premiers convertis, et qui a participé à la première Hijra en Abyssinie puis à Médine. Il est mort en l’an III de l’hégire] ».