Claude Debussy a su, dans sa Suite bergamasque, par l’usage unique de quelques touches de piano, et par une certaine et extrême sensibilité acoustique, produire un son semblant s’élever au-dessus du temps. Quelques minutes qui s’enchainent au-dessus des contraintes matérielles, se mariant avec elles, semblant même jouer avec elles. Une note, suspendue entre deux, dans un son clair, apparait ainsi comme l’évidence. Elle ne devait pas être ailleurs, elle devait être là. Il en va de même pour de nombreuses notes de ce Claire de Lune de Debussy.
Après un tel intermède, le retour à la quotidienneté est parfois difficile, si ce n’est, plus occasionnellement, brutal. Cela peut arriver lorsqu’une discussion que l’on espère légère et sympathique se transforme en combat d’argumentaire théologique mettant en évidence le fossé gigantesque qui peut exister entre deux types d’islam. La différence n’est pas encore ici un mal, au contraire, elle a toujours été une miséricorde (rahma) dans la communauté. Par contre, dans ce genre de cas, l’épreuve réside dans l’emploi du raisonnement intellectuel face un discours constitué d’amas d’idées courtes et de références à des sources passées.