Mutazilisme

Association pour la renaissance de l'islam mutazilite (ARIM)

Burkini : histoire d’une débandade

L’été 2016 sera marqué comme étant l’un des moments les plus durs, et sans doute l’un des plus honteux de l’histoire de la France contemporaine. Des maires du Sud-Est de la France ont émis des arrêtés pour interdire l’usage des « burkinis » par les femmes (musulmanes) sur les plages de leurs communes.

Le burkini, est un « maillot de bain » conçu en 2003 par Aheda Zanetti, une styliste australienne de confession musulmane. Le but étant de permettre aux femmes qui veulent respecter le code vestimentaire dit islamique de le faire tout en s’adonnant au plaisir de la baignade.

Élever les piliers de l’islam

On a coutume de résumer et réduire l’islam sunnite, voire l’islam en général, à ses cinq piliers : profession de foi, jeûne, prière, aumône et pèlerinage.

Malheureusement, cette habitude a fait que beaucoup de musulmans (et de non-musulmans) imaginent que puisque ce sont des piliers, alors il serait légitime, d’une part, de ne jamais y toucher, et d’autre part, de se réduire à ces éléments comme si ceux-ci étaient supérieurs à toutes les autres valeurs éthiques de l’islam.

Comment vivait-on l’islam au temps du Prophète ?

Force est de constater que les premiers écrits sur la période où Muhammad reçut la Révélation n’ont été rédigés qu’après sa mort en 632 et au moment de la formation du califat. Les califes avaient besoin d’écrire une nouvelle histoire impériale, d’inventer de nouvelles normes, d’homogénéiser le droit et ils devaient s’adapter à de nouveaux contextes sociaux et géographiques (la Syrie pour les Omeyyades, l’Irak et l’Iran pour les Abbassides, dans des empires qui s’étendaient de l’Indus à Gibraltar).

Ainsi, il est vain de croire que l’islam des premiers musulmans du VIIe siècle serait celui décrit dans des sources rédigées aux VIIIe et IXe siècles. Il est donc urgent aujourd’hui de se débarrasser de toutes les excroissances normatives et théologiques postérieures si l’on veut réellement prétendre toucher du doigt la manière dont Muhammad vivait son islam.

Quête étymologique et approche historico-critique

Être attentifs aux mots. Telle pourrait être notre devise. La quête du sens étymologique, la recherche linguistique et philologique permettent d’éclaircir voire d’élucider de nombreux problèmes d’interprétation. Linguistique, philologie, étymologie. Autant de termes qui, pour certains, risqueraient de soumettre le texte aux sciences humaines dites, à tort, « occidentales », auxquelles on associe aussi l’histoire, l’anthropologie, la sociologie…

Beaucoup de musulmans ont peur de les utiliser. Outre ceux qui les rejettent totalement, certains les regardent de loin, considérant qu’elles peuvent être utiles pour en savoir plus sur l’histoire de l’islam, mais peu de musulmans estiment qu’elles peuvent être une source d’épanouissement spirituel.

Résilience au 14 juillet 2016

Le 14 juillet dernier, un point critique a été atteint quant aux relations entre les musulmans et le reste de la population française. En tuant 84 personnes, et en en blessant 286 autres, Mohamed Lahoueiej-Bouhlel a provoqué un traumatisme voulu et pensé par les dirigeants de l’organisation terroriste, Etat Islamique (EI, aussi appelée Daesh).

Aujourd’hui, la peur s’enracine chez tous, musulmans ou non. D’abord pour les mêmes raisons : la crainte d’une nouvelle attaque barbare. Mais aussi, parce que les musulmans craignent d’être rejetés par le reste de la communauté nationale.

Sunna et charia, interprétations actuelles

La question des normes et des pratiques en islam a pris une importance sans précédent dans nos sociétés actuelles. Beaucoup de reproches sont faits à certains musulmans de vouloir sans cesse imiter d’anciennes normes et coutumes, jugées dépassées, mais qui sont sacralisées et jugées intouchables par de nombreux fidèles. Alors comment se comporter face aux normes et coutumes anciennes ? Comment distinguer ce qui relève de l’Esprit coranique et de simples habitudes historiques qui ont reçu à un moment donné une légitimité prophétique à travers le travail des juristes ? 

Nous abordons ici les questions liées à la sunna et à la charia, deux termes souvent utilisés autant par les fondamentalistes que par les islamophobes, mais deux mots qui sont souvent malmenés et mal compris.

Jeudis de l’Institut du Monde Arabe (5 mai 2016)

Nous vous informons de la tenue d’un débat animé par Abdennour Bidar sur la question suivante :

Pour un islam humaniste

La reconnaissance de quatre principes fondamentaux détaillés ci-dessous est ce que l’on appelle l’humanisme, ils sont le socle sur lequel la pensée rationnelle peut se structurer. Les reconnaître comme fondamentaux est une première étape vers une conception ouverte du rationalisme mutazilite.

La raison étant l’outil ultime, elle sera pertinente pour nous faire faire la différence entre ce qui construit ou détruit l’humanité, entre ce qui est convenable de faire et ce qui ne l’est pas pour le Seigneur, entre ce qui est de l’ordre du temporel et ce qui relève de l’atemporel.

Pour un islam rationnel

Si Dieu est infiniment bon, pourquoi nous aurait-il doté de l’intelligence pour nous enfermer dans l’imitation au travers de dogmes ?

Une question qui me revient souvent et de manière récurrente, où est la part de libre arbitre si dès le départ tout était programmé ? Quelle valeur a donc les actions bonnes ou mauvaises de l’Homme s’il n’était qu’un automate qui répéterait les gestes programmés par le Seigneur ? Enfin, concernant le jour du Jugement, pourquoi Dieu punirait-Il l’Homme pour ses péchés si tout était prédestiné et si l’Homme n’était pas le décideur ?

L’Homme, maître ou esclave dans le Coran ?

Qui est Dieu pour le croyant ? Son père, son frère, son ami, son confident ? Quels rôles Dieu et son adorateur doivent-ils tenir ? L’un doit-il se soumettre à l’autre et ainsi se comporter comme un automate sans aucun pouvoir ni volonté ?

Il est évident que Dieu n’aurait aucun intérêt à avoir créé des marionnettes que lui seul dirigerait. Le Jugement dernier empêche l’idée d’asservissement le plus total de l’Homme à Dieu, et celle de l’irresponsabilité, selon laquelle l’Homme serait dépossédé de ses actes. Essayons donc de mieux comprendre cette relation complexe entre Dieu et l’Homme.

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