Association pour la renaissance de l'islam mutazilite (ARIM)

Catégorie : Textes anciens

Le livre des cinq fondements (traduction française)

En voici une traduction attendue. Le Kitâb al-usûl al-khamsah du qâdi Abdel Jabbâr est un cours traité, une sorte de précis théologique qui présente les cinq fondements de l’école, ou plutôt du mouvement mu’tazilite. L’auteur, mort en 1025, est l’un des auteurs les plus connus et des plus fameux, notamment sur la question du fiqh et des usûl al-fiqh, soit le droit islamique et le fondement du droit islamique (que je préfère appeler théologie pratique et fondement de la théologie pratique).

Depuis le XIe siècle, la persécution des mu’tazilites et la destruction de leurs ouvrages et héritage ; la connaissance de leur doctrine et des différentes nuances qui compose leur mouvement s’est surtout faite au travers d’une littérature que l’on peut considérer comme hostile au mu’tazilisme. Ce qui avait pour conséquence d’en donner un aperçu biaisé. Ce n’est qu’à partir du XIXe et du XXe siècle que des ouvrages ont été découverts, pour une part dans la guénizah du Caire autour des années 1890, et dans la grande mosquée de Sanaa au Yémen autour des années cinquante. Parmi les manuscrits découverts, des écrits du qadi Abdel Jabbâr, connus par ailleurs, mais que l’on croyait perdus. Notamment sa somme théologique, Kitâb al mughni fi abwâb al adl wal Tawhîd, Le traité complet sur les questions relatives à l’Unicité et à la justice, avec seize volumes découverts sur les vingt que compte l’œuvre ; et un petit traité, Le traité des cinq principes, aussi traduit par Le livre des cinq fondements.

C’est cet ouvrage que nous présente aujourd’hui l’ami et frère Yassine Zitouni, qui a fait un énorme travail de traduction, travail que nous comptions faire mais, mais impossible par manque de temps. Heureusement, le frère Yassine était là. Tâche dont il s’est admirablement occupé. Traduire n’est pas chose aisée, et cela prend un temps considérable.

Ce livre, présente sous forme d’échange un compendium (synthèse) des cinq principes autour des quels se retrouvent les mu’tazilites anciens et nouveaux. L’Unicité de Dieu, la justice divine, la promesse [du paradis] et la menace [de l’enfer], éternelles dans les deux cas. La demeure intermédiaire du musulman fautif et l’ordre moral. Le tout sous forme de questions réponses : « si on te demande… », « dis :…. ». L’ouvrage est très instructif et montre bien les grands principes de l’École, quand bien même, sur un certain nombre de points, l’auteur semble faire des concessions au sunnisme (interrogation dans la tombe juste après la mort, messianisme eschatologique). Le qadi écrit à une époque où le mutazilisme, bien que toujours vivant et brillant, était en danger. Donc, les mu’tazila de l’époque, le qadi Abdel Jabbâr (m. 1025) en tête, mais aussi le commentateur Zamakhshari (m. 1144) sont ce que j’appelle des Tardifs, et eux vont vouloir se concilier ou se rapprocher quelque peu du sunnisme. Là où les pionniers (Nazzâm, al Assam, al-Isfahâni etc) n’hésiteront pas à s’inscrire en faux avec cette attitude.

Lisez ce livre, c’est une ressource nécessaire et instructive sur le mu’tazilisme.

La manière d’exercer le pouvoir des mu’tazilites du M’zâb (actuel Algérie)

طريقة حكم معتزلة وادي ميزاب

Gherdaia, Algérie (Photo: D.R)

عندما استقر المعتزله في وادي ميزاب وبنوا مدنهم وقراهم في الوادي لم يكونوا دوله موحده تشمل الوادي كله من أجل أن لايلفت لهم الانظار والمطامع لهذا كونوا دولة مدن وقرى نظام الحكم الذي طبقوه هو ان ينتخب في كل مدينه وقربه مجلس أعيان من العشائر والعائلات وهذا المجلس ينتخب رءيس للمدبنه اوالقريه ويكون مجلس الأعيان هو السلطه التشريعية والقضاءيه وقراراته تشمل الكل وينفذ هذه القرارات رءيس القريه او المدينه ويمثل السلطه التنفيذية اما حمايه المدينه وأمنها فهي مسؤولية كل اهل المدينه والقريه ٠

Lorsque les mu’tazilites se sont établis au M’zâb et qu’ils y ont bâtis des villes et des villages, ils n’ont pas établi un État unique les regroupant tous, afin de rester discrets et de na pas attirer l’attention des convoitises de potentiels adversaires, mais un État décentralisé. Celui-ci se caractérisait par l’élection dans chaque ville et village d’assemblées constituées de représentants de tribus et de familles, au sein desquelles était élu un chef de village ou de la ville (équivalent de maire). L’assemblée prenait les décisions législatives et juridiques et le chef de la collectivité avait pour tâche de les mettre en exécution. Quant à la sécurité générale, c’était une tâche collective qui relevait de la responsabilité de tous.

Bashîr al-Rahhal al-Mu’tazili

Abû l-Qâsim al-Kaʿbî (m. 931) et les hadiths

Ce texte est une traduction de l’arabe. Le point de départ de la conception mutazilite de l’acceptation d’un hadith, est que celui-ci doit être en accord avec les données de la raison (la logique, les données scientifiques, et les comparaisons évidentes).

De même que le hadith en question ne doit pas contredire les sources authentiques (le Coran, et les rapports corroborés, comme par exemple l’existence d’un royaume appelé Abyssinie, aux frontières sud-ouest de la péninsule arabique).

Al-Zamakhshari

Traduction d’un extrait du commentaire d’al-Zamakhshari (XVI-90) : « Le ‘Adl (justice) est une obligation religieuse, parce que Dieu – exalté soit-Il – a imposé la justice à ses serviteurs, Il a alors fait en sorte que cette obligation soit faisable, c’est-à-dire qu’elle soit susceptible réellement d’être réalisée.

Le Ihsân (bel agir), est un conseil. Dieu a associé la justice et a recommandé le bel agir dans le but [que les fidèles] se rapprochent de Lui. La recommandation du Ihsân (bel agir), a été donnée à cause du fait que toute obligation rencontre laxisme et négligence. Pour renforcer l’obligation de justice, Dieu a recommandé le bel agir. C’est pourquoi, lorsqu’on demanda au prophète Muhammad (saws) la raison de l’établissement d’obligations dans la religion, il dit « Je jure que je n’y ai rien ajouté [à la religion], quiconque a réussi, a raison ».

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