Association pour la renaissance de l'islam mutazilite (ARIM)

Catégorie : Spiritualité Page 5 of 6

Pour un islam rationnel

Si Dieu est infiniment bon, pourquoi nous aurait-il doté de l’intelligence pour nous enfermer dans l’imitation au travers de dogmes ?

Une question qui me revient souvent et de manière récurrente, où est la part de libre arbitre si dès le départ tout était programmé ? Quelle valeur a donc les actions bonnes ou mauvaises de l’Homme s’il n’était qu’un automate qui répéterait les gestes programmés par le Seigneur ? Enfin, concernant le jour du Jugement, pourquoi Dieu punirait-Il l’Homme pour ses péchés si tout était prédestiné et si l’Homme n’était pas le décideur ?

L’Homme, maître ou esclave dans le Coran ?

Qui est Dieu pour le croyant ? Son père, son frère, son ami, son confident ? Quels rôles Dieu et son adorateur doivent-ils tenir ? L’un doit-il se soumettre à l’autre et ainsi se comporter comme un automate sans aucun pouvoir ni volonté ?

Il est évident que Dieu n’aurait aucun intérêt à avoir créé des marionnettes que lui seul dirigerait. Le Jugement dernier empêche l’idée d’asservissement le plus total de l’Homme à Dieu, et celle de l’irresponsabilité, selon laquelle l’Homme serait dépossédé de ses actes. Essayons donc de mieux comprendre cette relation complexe entre Dieu et l’Homme.

L’émancipation de l’islam

Pendant des siècles, deux manières de comprendre l’islam se sont concurrencées. La première est rationnelle (ʿaql/raison), et la seconde est imitative (naql/imitation).

Autrement dit, alors que les tenants de la première méthode invoquaient les outils de la raison pour comprendre le Coran et dégager une signification rationnelle de l’islam ; les seconds optaient pour l’imitation littérale des dits et actes d’anciens (compagnons et imams).

La contrainte de la Loi peut-elle être libératrice ?

Nous avons vu dans un précédent article que ce que l’on traduit par loi divine (sunnat Allâh) n’est pas seulement une loi qui n’aurait pour but que de nous asservir dans une condition immuable sans possibilité de changer, mais que cette loi, par son étymologie arabe, inclurait l’idée de formation et d’aiguisement.

C’est comme si l’Homme, en s’appropriant cette loi, cette nécessité de se perfectionner, l’incorporait à lui-même et ainsi devenait autonome pour créer de nouvelles lois.

Ce que Dieu a légué à l’Homme

Le Coran accorde une place très importante à l’Homme, nous invitant à méditer sur notre rôle dans la Création. En effet, plusieurs versets nous indiquent la manière dont Dieu créa l’Homme. Il ne le créa pas en un jour, cela se fit sur plusieurs étapes et sur une longue durée.

Dieu donna à l’Homme un enseignement, une sorte de formation pour qu’Adam s’améliore et se perfectionne.

Prendre le Coran dans sa globalité pour lutter contre l’extrémisme

Suite aux terribles attentats qui ont encore frappé l’humanité et la vie, il est nécessaire d’agir pour réformer l’islam. Il faut repenser l’islam afin qu’il ne soit plus possible de tronquer et trahir le texte coranique.

Mais comment faire ? On se sent si petit face à ces forces qui nous dépassent. Pour réfuter le discours de ces terroristes islamistes, le réflexe est souvent de brandir d’autres versets ou partie de versets pour réaffirmer l’humanisme et le pacifisme de l’islam.

Le problème de l’engagement dans le néo-mutazilisme

En marge d’une formation que j’assurais aujourd’hui à Paris, deux jeunes femmes pédopsychiatres sont venues me demander si je voulais bien intervenir auprès de jeunes, en tant que philosophe, pour évoquer la question de l’engagement.

Cette demande m’a fait réfléchir sur cette notion, et en particulier sur la difficulté de certains à s’engager auprès du mutazilisme, ou du néo-mutazilisme comme il est souvent désigné. Pourtant, ce n’est pas le manque d’enthousiasme pour ces idées qui fait défaut. Je le vois régulièrement par les mails que je reçois, ou encore les témoignages divers et variés, sur le web comme dans le quotidien.

La nouvelle guerre civile musulmane

Le monde musulman, principalement dans sa composante arabe, traverse une guerre civile qui ne dit pas son nom. Beaucoup ont peur du choc des civilisations comme l’avait conceptualisé à son époque Samuel Huntington : une civilisation considérée comme étant d’inspiration chrétienne, et une autre, d’inspiration musulmane.

Cela ne veut pas dire que toute la planète se partage entre ces deux pôles uniquement, mais qu’il s’agit ici, dans la conception la plus répandue de la chose, des deux principaux belligérants.

Abû l-Qâsim al-Kaʿbî (m. 931) et les hadiths

Ce texte est une traduction de l’arabe. Le point de départ de la conception mutazilite de l’acceptation d’un hadith, est que celui-ci doit être en accord avec les données de la raison (la logique, les données scientifiques, et les comparaisons évidentes).

De même que le hadith en question ne doit pas contredire les sources authentiques (le Coran, et les rapports corroborés, comme par exemple l’existence d’un royaume appelé Abyssinie, aux frontières sud-ouest de la péninsule arabique).

Justification ou affirmation ?

Je souhaite explorer une nouvelle voie et apporter quelques critiques à quelques uns de mes frères muʿtazila. La communauté musulmane actuelle est assez conformiste, et pour le peu qu’un pratiquant fasse quelque chose d’inhabituel ou d’inattendu, il se sent obligé de justifier ses actes, quand bien même personne ne lui demande quoique ce soit.

Pour le peu que certains acceptent de débattre, le pointillisme exacerbé de juristes et de comptes d’apothicaires commence. Le mot qui revient le plus souvent alors est dalîl (preuve).

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