La Sunna : Les hadiths inspirants

L’un des fondements de notre foi islamique est la Sunna (Tradition) du prophète Muhammad (sawas). La Sunna regroupe l’ensemble des enseignements, directs ou indirects, du prophète. En somme, il s’agit de son exemple. Dans les deux parties précédentes, nous nous sommes attachés à montrer les difficultés que soulèvent la sunna pour comprendre, vivre et appliquer notre foi. Dans cette partie nous nous intéresserons à la partie inspirante de la sunna. 

Ceci étant posé, faut-il considérer que tous les hadiths sont à rejeter ? Non. Car nous croyons à la sagesse des hommes. Les hommes construisent leur raison à travers le temps et l’espace. Nombre de paroles peuvent nous aider à expliciter des idées ou nous montrer le sens de versets coraniques.

Ainsi par exemple, en reprenant l’exemple d’un verset cité plus haut « Dis : Dieu augmente mon savoir » 20-114, nous trouvons un hadith rapporté dans le Sahih d’Ibn Maja :

« Ô Dieu ! Fais de mon savoir une bénédiction ; apprends moi ce qui m’apportera bénédiction ; et augmente mon savoir ».

Cette invocation est non seulement belle, mais elle est en parfaite complémentarité du verset cité plus haut. Nous pouvons aussi prendre l’exemple du meurtre d’Abel par Caïn tel que rapporté dans le Coran dans la sourate V aux versets 27 à 31. Selon Al Zamakhshari, grand commentateur mutazilite, une des ignominies du meurtre d’Abel par son frère est que Caïn a créé une chose nouvelle : le meurtre. Ainsi, explique Zamakhshari, tous ceux qui tueront plus tard appliqueront cette chose et Caïn aura sa part de responsabilité puisqu’il aura montré l’exemple. Idée que l’on retrouvera dans un hadith rapporté par Muslim :

« Celui qui instaure dans l’islam une bonne habitude [sunna] aura une récompense, et une récompense chaque fois que quelqu’un après lui fera cet acte, sans qu’il leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses ; et celui qui instaure dans l’islam une mauvaise tradition se chargera d’un péché, et d’un péché chaque fois que quelqu’un œuvrera avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien » (Sahih Muslim)

Toutefois, il existe, en sus des hadiths, la sunna appliquée. Il s’agit des pratiques qui ont été vues et pratiquées par le prophète et qui ont fait école parmi les croyants. Ainsi par exemple de la salat (oraison). Sunnites, chiites, et ibadites, prient tous, malgré leurs oppositions théologiques, de la même manière ou presque. Toutefois, la sunna appliquée ne peut relever que des actes du culte. Pas d’autres domaines car cette sunna appliquée apparaît clairement dans l’accomplissement des cinq piliers de l’islam. Donc le culte. Sur tout le reste Raison et révélation doivent aller de pair.

Pour conclure sur cette question, il faut garder à l’idée que nous ne pouvons reconnaître une quelconque valeur de « science » aux hadiths. Donc, les propos rapportés doivent être soumis au principe de non-contradiction pour qu’ils puissent être considérés comme étant porteurs de quelconques sagesses. Dans ce domaine, c’est encore la faculté rationnelle qui doit primer grâce à sa capacité de discernement.