Mutazilisme

Association pour la renaissance de l'islam mutazilite (ARIM)

Auteur : Mutakallima (Page 3 sur 5)

Ramadan et Coran (2/4)

D’un point de vue personnel et spirituel, ce que j’apprécie le plus dans le mois de Ramadan, c’est justement la lecture du Coran. Elle me permet de méditer profondément, de provoquer des états spirituels particulièrement vivifiant et créatifs mais aussi de réfléchir au statut du Coran en islam. On dit souvent que le jeûne du Ramadan est un pilier. Or, ne l’oublions pas, les cinq piliers de l’islam dont fait partie le jeûne selon la tradition ne sont devenus piliers que parce qu’un hadith les a déclarés piliers. Ces derniers sont bien présents dans le Coran, mais regroupés autrement et souvent avec d’autres éléments supplémentaires, notamment des vertus et valeurs comme la patience (sabr), les actions intègres (salihât) ou encore la foi (imân).

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Ramadan et Coran (1/4)

Chers amis, chères amies. L’heure est grave, il faut agir. Comme beaucoup d’entre vous sans doute, je suis atterrée, dévastée et terriblement préoccupée de voir encore et toujours des meurtres commis au nom de Dieu et du Coran. Depuis au moins 2015, le mois de Ramadan est instrumentalisé par les jihadistes pour multiplier leurs attaques. C’est pourquoi il me semble nécessaire, en plus d’en faire un moment spirituel fort, de faire de ce mois sacré un moment privilégié pour mettre les choses au clair et tenter d’engager un travail critique pour refonder une méthode de lecture du Coran qui pourrait empêcher qu’il soit instrumentalisé, décontextualisé et jugé intouchable afin de commettre des abominations.

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Muhammad a des révélations à faire #2

Du danger de jeter le bébé avec l’eau du bain…

Contrairement à ce que semblent penser certaines personnes peu fréquentables, nombreuses sont les réactions parmi les musulman(e)s à chaque fois qu’un attentat est perpétré par la barbarie islamiste. Elles sont souvent douloureuses, gorgées de tristesse et de haine. Et c’est bien normal ! Je comprends et ressens moi aussi toute cette rage et cette tristesse !

N’importe quel humaniste ne peut qu’être indigné devant autant de monstruosités commises contre des enfants, des adolescents, des vieillards, des homosexuels, des hétérosexuels, des chrétiens, des juifs, des musulmans, des bouddhistes, des hindouistes, des femmes, des hommes, etc. Toutes ces vies sont égales et sacrées, il n’y a pas à hiérarchiser et à s’indigner plus ou moins de leur disparition en fonction de leur appartenance.

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Makram Abbès, « L’adab et la formation de l’homme »

Makram Abbès, « L’adab et la formation de l’homme » dans La civilisation arabo-musulmane au miroir de l’universel : perspectives philosophiques, Paris, UNESCO, 2010, p. 29-40 (article reproduit partiellement, aperçu du livre ici)

« Le terme « adab » est polysémique. Il désigne aussi bien l’éducation que l’instruction, aussi bien les belles lettres que la sagesse, voire même la civilité, le savoir-faire. L’ensemble de ces désignations sont orientées vers l’idée de la formation de l’honnête homme, à la manière du modèle qui prévaut en Europe durant la renaissance. Il s’agit d’activer en l’homme, par l’étude des lettres, la bonhomie. Le savoir au sens strict reste conditionné par l’apprentissage du savoir vivre et du savoir faire. (…)

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Abdennour Bidar, « Quels usages de la raison pour la connaissance et la conduite spirituelles ? »

Abdennour Bidar, « Quels usages de la raison pour la connaissance et la conduite spirituelles ? » dans La civilisation arabo-musulmane au miroir de l’universel : perspectives philosophiques, Paris, UNESCO, 2010, p. 221-228 (reproduction intégrale avec l’accord de l’auteur, aperçu du livre ici)

L’appel à la réflexion est un des thèmes les plus récurrents du texte sacré des musulmans. Sans relâche, il attribue à Dieu un discours qui oblige l’homme à réfléchir sur ses « signes ». L’univers entier est ainsi décrit comme un univers de signes, un livre de méditation sur le mystère de l’apparition même de l’être. Chaque verset est un signe de Dieu, autrement dit une invitation à réfléchir. En exhortant l’homme à se placer face à la nature, et face à sa propre nature, le Coran enjoint l’homme non pas à croire en un hypothétique au-delà – sur lequel notre raison est impuissante à dire quoi que ce soit – mais à construire des interprétations scientifiques du réel.

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Souleymane Bachir Diagne

Souleymane Bachir DIAGNE, Comment philosopher en islam ?, Paris, Philippe Rey, 2008

Sur la raison

« Peur de la raison et que son usage fasse glisser et tomber dans l’incroyance ? Ceux qui ne craignent rien tant que la raison livrée à son propre pouvoir, la pensée libre et qui questionne, s’empressent de dénoncer une spéculation qui semble avoir fait « sécession avec la pensée dogmatique ». « Sécession », iʿtazala en arabe, donnera leur nom à ces théologiens que l’on appellera donc des mutazilites, c’est-à-dire, littéralement, « ceux qui se sont séparés ». (…) Peur de la raison. Mais que dire alors d’une situation où le rationalisme se mettrait à exiger que tous se conformassent à ce qu’il demande et serait prêt à régner, au besoin, par la terreur ? Serait-ce une contradiction absolue de voir la raison décider de gagner les esprits et les cœurs par la force ?

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Histoire du pluralisme théologique en islam de 632 à 750

Ceci est un compte-rendu détaillé du cercle de lecture organisé par l’ARIM le 13 mai 2017. Nous avons voulu nous concentrer pour ce premier atelier de réflexion sur la mise en valeur du pluralisme des courants théologiques de l’islam.

Nous nous concentrons ici sur la période des quatre premiers califes (632-661) puis sur la période des califes omeyyades (661-750).

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Les cercles de discussion de l’ARIM (2017-2018)

Présentation des cercles de discussion

Ces rencontres ont lieu un samedi par mois sur Paris à La Maison Verte (vous pouvez vous inscrire ici). Le calendrier se divise en trois grandes thématiques et une bibliographie est proposée pour chaque séance afin de compléter nos discussions (cf. programme ci-dessous). Aucun prérequis n’est nécessaire pour discuter des sujets que nous souhaitons explorer. L’objectif est que chaque participant(e) ressorte en ayant quelques connaissances supplémentaires sur le sujet mais surtout de nombreuses interrogations pour mener sa propre réflexion personnelle.

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Imân, foi ou croyance ?

On confond trop souvent foi et croyance. Or, ce n’est pas seulement une affaire de mots. Dans ses traductions du Coran, Maurice Gloton a choisi judicieusement de ne pas traduire l’imân par croyance mais par l’actualisation du Dépôt confié. Nous sommes ici bien loin du registre de la simple croyance ou de l’opinion, mais dans celui d’une expérience et d’un état de l’être.

La foi vient du latin fides (confiance, fidélité) ou encore feodus (traité, alliance). Il s’agit donc d’être  garant(e) d’une responsabilité, de respecter un pacte fait avec Dieu en actualisant le Dépôt qu’il nous aurait confié : ce dépôt peut se comprendre comme une sorte de trésor contenant l’ensemble de qualités et vertus qu’il est de notre ressort de mettre en œuvre au cours de notre vie. Il s’agit de rester fidèle à Dieu : non en se soumettant mais en restant loyal(e) en vertu du cadeau qu’Il nous a donnés : en nous élevant vers Lui, en nous unissant à Lui grâce à l’actualisation de Ses propres qualités qu’Il a déposées en nous.

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