Mutazilisme

Association pour la renaissance de l'islam mutazilite (ARIM)

Auteur : Voyageur

Les maths ? Un signe divin

Pi et la connaissance du divin (création originale de l’ARIM)

En tant que non arabophone de naissance et aussi en tant que musulman perpétuellement attentif à m’orienter vers la Face de Dieu (hanif), loin de tout anthropomorphisme, je vois dans le tout et dans ses parties un ensemble insondable de théophanies.

Dès lors, tout devient source d’émerveillement

Les mathématiques nous enseignent que l’on peut regrouper les nombres selon différents ensembles.

Les ensembles évidents

Il y a des ensembles évidents tels que :

  • Ensemble des nombres entiers noté N: tous les nombres positifs et entiers supérieurs ou égal à 0 (exemples : 0, 1, 2, 3…)
  • Ensemble des nombres entiers relatifs, noté Z: tous les nombres entiers négatifs ou positifs (exemples : …, -2, -1, 0, 1, 2, …)
  • Ensemble des nombres rationnels, noté Q: tous les nombres qui peuvent s’écrire sous forme de fraction (exemples : 1=22, 2=84, 17=342…)
  • Ensemble des nombres réels, noté R: tous les nombres entiers ou décimaux, positifs ou négatifs, rationnels. (exemples : -7.3254, 12.7845213, 879854136.9999999…)

Ainsi, pour les quatre ensembles en exemple ci-dessus, on arrive rapidement à considérer que l’ensemble est inclus dans l’ensemble Z, que l’ensemble est inclus dans l’ensemble et que l’ensemble est inclus dans l’ensemble R.

Les ensembles moins évidents

Il existe également des ensembles moins évidents, et pour certains assez déroutants, tels que :

  • Ensemble des nombres complexes, noté C: il s’agit de l’ensemble complété d’un nombre dit « imaginaire » dont le carré est, contre toute attente, négatif. Concrètement, ce nombre imaginaire est noté i et se comporte tel que i x i = -1. (Le nombre imaginaire est fondamental dans les calculs de nombreux domaines technologiques, notamment en électromagnétique). On comprend ici que l’ensemble est inclus dans l’ensemble C
  • Ensemble des nombres irrationnels, noté Q’: tous les nombres qui ne peuvent pas s’écrire sous la forme de fraction. Cet ensemble est déjà plus difficile à s’imaginer que les précédents. Retenons tout de même qu’il existe des nombres qui ne peuvent pas être le résultat d’une division d’un nombre par un autre nombre et qu’il s’agit de nombres décimaux avec un nombre infini de chiffres derrière la virgule (exemple : ).On comprend ici que l’ensemble Q’ et l’ensemble ne partagent aucun élément
  • Ensemble des nombres transcendants : il s’agit de tous les nombres de l’ensemble Q’ qui ne sont pas le résultat d’une équation polynomiale. Autrement dit, ils ne sont pas retrouvables par le biais d’une équation du même type que : . En tant que sous ensemble de Q’, ces nombres transcendants ne s’écrivent également pas sous la forme d’une fraction. Ces nombres sont moins facilement appréhendables au quotidien. On en dénombre tout de même un, très célèbre : π.

Et le divin dans tout ça ? 

Le symbole π se lit Pi. Il s’agit du nombre ayant pour approximation la plus connue 3.14. Pour autant, 3.14 est une approximation d’un nombre ayant une infinité de chiffre derrière la virgule.

Qui dit infinité dit… infinité. Ainsi, jamais n’importe quelle machine ne saurait atteindre la « fin » de π. Et pourtant, πest une notion aisément manipulable puisque qu’il est indispensable pour calculer le contour d’un cercle de rayon R (2π) ou encore sa surface (πx)

Cette introduction technique et peut être un peu longue pour en venir à Dieu : π est une théophanie. Le nom de l’ensemble auquel πappartient est évocateur (en langue française en tous cas) : transcendant

Parmi les noms de Dieu, dont le sens profond ne m’est pas immédiat, il m’est récemment apparu qu’il en est un qui pourrait qualifier l’ensemble des nombres transcendants : al Qayyoum. La traduction française d’al Qayyoum pourrait être « celui qui s’auto suffit », « l’auto-existant » ou encore « l’immuable ».

Réfléchir sur π est assez vertigineux, un peu de la même manière que réfléchir sur la nature de Dieu. Pour cela, j’aime à penser que π est une offrande faite par Dieu comme un signe (âya) de sa grandeur et comme outil pour affronter le monde en tant que khalif (Coran 2/30).

 

Allahouma zidna 3ilma

« Ô Dieu, rajoute nous plus de savoir »

 

Orthodoxie islamique et suite bergamasque

Claude Debussy a su, dans sa Suite bergamasque, par l’usage unique de quelques touches de piano, et par une certaine et extrême sensibilité acoustique, produire un son semblant s’élever au-dessus du temps. Quelques minutes qui s’enchainent au-dessus des contraintes matérielles, se mariant avec elles, semblant même jouer avec elles. Une note, suspendue entre deux, dans un son clair, apparait ainsi comme l’évidence. Elle ne devait pas être ailleurs, elle devait être là. Il en va de même pour de nombreuses notes de ce Claire de Lune de Debussy.

Après un tel intermède, le retour à la quotidienneté est parfois difficile, si ce n’est, plus occasionnellement, brutal. Cela peut arriver lorsqu’une discussion que l’on espère légère et sympathique se transforme en combat d’argumentaire théologique mettant en évidence le fossé gigantesque qui peut exister entre deux types d’islam. La différence n’est pas encore ici un mal, au contraire, elle a toujours été une miséricorde (rahma) dans la communauté. Par contre, dans ce genre de cas, l’épreuve réside dans l’emploi du raisonnement intellectuel face un discours constitué d’amas d’idées courtes et de références à des sources passées.

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Le langage, la vérité et Satan

Temps troubles que ceux d’aujourd’hui, résultant de la vitesse qu’imposent les systèmes informatiques et technologiques. Il est manifeste que nulle part dans l’histoire, les changements n’ont été aussi rapides, exposant l’être, en plus de son angoisse ontologique, à un inconfort permanent face au prochain changement. La nature ayant horreur du vide, des diseuses de bonnes aventures apparaissent, des faux guides ou de vrais trompeurs.

En cela il n’y a malheureusement rien de nouveau, quoique peut être que non, ici la promotion de la vérité est conjuguée aux moyens offerts par la technique. Ainsi, aux anciennes recettes d’application de la peur se rajoute la puissance de la diffusion numérique.

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Ramadan et Temps

Par le nom de l’Être, le maternant, le nourricier.

Les jours s’enchaînent, la Lune est désormais un beau croissant. Manifestation du temps qui passe.

Le Temps. Le temps…  évalué par l’observation des objets célestes, calculé par des objets mécaniques, ressenti par nos horloges internes. Notion parmi les notions, le temps reste la plus inaccessible et pourtant la plus éprouvée d’entre elles.

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Ramadan et Cosmos

Par le nom de l’Être, le maternant, le nourricier.

Ainsi commence le mois sacré d’une religion cosmique. L’inscription de cette spiritualité dans le cosmos, dans l’ordre et dans l’harmonie ne fait aucun doute. S’offrant tantôt à l’astre solaire et tantôt au satellite lunaire pour établir les moments des événements qui cadencent la vie en islam. Harmonie impliquée dans la mobilisation de la station verticale et celle horizontale, pratiquées lors de l’exercice même de la prière.

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Islam et modernité

Depuis qu’il est devenu incontestable que les nations, qui pourraient être décrites comme « musulmanes », vivent un retard sur de nombreux plans (politique, sociétal, technologique…) et que, dans le même temps, le fait islamique soit survenu en contexte occidental, une même question revient inlassablement, mettant dos à dos islam et modernité. L’islam serait vu comme incompatible avec un ensemble de qualificatifs inséparables de la modernité : la laïcité, le droit des femmes, la démocratie…

Prenons le peu de hauteur nécessaire lorsqu’il s’agit de manipuler une association aussi valise que « islam et modernité ». En effet, dans les consciences, ce couple est souvent vu comme l’association d’éléments aussi contraires que le jour et la nuit. Souvent, du point de vue musulman apparait un mélange de culpabilité, d’énervement et de fascination à l’égard de la modernité. A l’inverse, il est courant de constater du point de vue occidental une crainte, une incompréhension voire un rejet vis-à-vis de l’élément islamique.

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Développements sur le libre arbitre en islam

Le concept du libre arbitre de la conscience humaine, et donc de la responsabilité des actes des humains face à une justice divine, est un élément caractéristique de la pensée mutazilite. Ainsi, dans une grille de lecture théologico-centrée, l’existence d’un libre arbitre humain mettrait en jeu, en apparence, des paradoxes qui mettent à mal tantôt la notion de justice divine, et tantôt celle de puissance divine voire dans certains cas la notion de connaissance divine. Est-il possible de sortir de ces paradoxes ? Développons.

La notion de libre arbitre humain, des pensées et des actes, est contestée par les tenants de la prédestination de ces pensées et de ces actes, ainsi que leur inscription par Dieu sur une table gardée, de toute éternité.

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Que faire du fiqh en islam ?

Une observation de la pratique, ou du moins, de la relation qu’entretiennent les musulmans vis-à-vis de leur religion conduit à un constat : un grand crédit est accordé à la discipline jurisprudentielle (fiqh) comme moyen de rencontre avec le divin.

Mais la quête n’est-elle pas tout autre ? Voyons-le. Un travail est à mener afin de dépasser la méconnaissance actuelle du récit historique qui conduit aujourd’hui à une association, voire une réduction, de l’islam à des règles jurisprudentielles.

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Youssef Seddik, Le grand malentendu

Youssef Seddik, Le grand malentendu. L’Occident face au Coran, Paris, Éditions de l’Aube, 2016

La lecture des œuvres de Youssef Seddik a contribué à me faire approfondir ma relation avec l’islam dont j’avais « hérité ». Ses analyses, toujours empreintes d’amour pour le sceau des prophètes, pour le Coran et pour Dieu, m’ont aidé à mieux comprendre le caractère universel du message prophétique. En effet, sans dogmatisme et avec honnêteté d’esprit, cet intellectuel m’a ouvert les yeux sur l’histoire des Arabes, de l’islam, des musulmans, leur relation avec le monde grec, romain, occidental. Ainsi j’ai fini par démythifier mon rapport à l’islam de sorte qu’il soit aujourd’hui plus pur, plus raisonné, plus sincère.

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