Mutazilisme

Association pour la renaissance de l'islam mutazilite (ARIM)

Requête à nos frères salafistes !

Ce texte est une traduction de l’anglais d’un petit article paru sur la page Facebook d’un mutazilite américain, Mohammad Ryad. Ceci est donc son point de vue, mais que nous partageons dans les grandes lignes.

Prévenez les gens afin qu’ils ne soient pas trompés par les prétentions des salafistes, selon lesquelles ils seraient, eux, (c’est-à-dire les salafistes), dans la compréhension de la religion, les plus proches des Pieux prédécesseurs (salaf), et que les partisans de la raison seraient des innovateurs et des égarés.

Abdennour Bidar, « Dieu et les mondes »

Abdennour Bidar, « Dieu et les mondes » dans La civilisation arabo-musulmane au miroir de l’universel : perspectives philosophiques, Paris, UNESCO, 2010, p. 113-120 (reproduction intégrale avec l’accord de l’auteur, aperçu du livre ici)

Le Dieu de Mohammed est d’abord une voix ordonnant à son envoyé de parler en son nom, de lire et de dire la parole divine : « Qoul ! », « Dis ! », « Dis : Je cherche la protection du seigneur des hommes (rabbi nnâs), roi des hommes (maliki nnâs), Dieu des hommes (ilâhi nnâss), contre le mal du tentateur » (CXIV, 1-4). Si le Coran parle de Dieu, de sa transcendance, de ses puissances, de sa miséricorde, il le fait comme si c’était Dieu même qui s’exprimait au sujet de lui-même.

Le langage, la vérité et Satan

Temps troubles que ceux d’aujourd’hui, résultant de la vitesse qu’imposent les systèmes informatiques et technologiques. Il est manifeste que nulle part dans l’histoire, les changements n’ont été aussi rapides, exposant l’être, en plus de son angoisse ontologique, à un inconfort permanent face au prochain changement. La nature ayant horreur du vide, des diseuses de bonnes aventures apparaissent, des faux guides ou de vrais trompeurs.

En cela il n’y a malheureusement rien de nouveau, quoique peut être que non, ici la promotion de la vérité est conjuguée aux moyens offerts par la technique. Ainsi, aux anciennes recettes d’application de la peur se rajoute la puissance de la diffusion numérique.

Chronique d’un dépossédé du ramadan…

Je jeûne depuis que j’ai douze ans. A l’âge de trente six ans, mon médecin généraliste m’annonce lors d’un rendez-vous banal qui a eu lieu le treizième jour du mois de ramadan de l’année 1435…ou 1436, que si je tenais à ma santé, je ne devais plus jeûner. Voilà, en quelques minutes, mon médecin de famille m’annonce que dans mon cas, le jeûne est fortement déconseillé. Dans ma voiture, j’ai pleuré comme un enfant. C’est comme si on venait de m’annoncer la perte d’un être cher.

Le mutazilisme face à l’obscurantisme (2/2) – Les origines du mal

Pour lire la première partie de cette chronique

Un retour en arrière permet de mieux appréhender le changement qui a été opéré dans le monde musulman. L’analyse qui suit n’a pas vocation à être exhaustive, elle permet simplement de situer les grands bouleversements qui ont permis aux jihado-salafistes de s’imposer sur la scène mondiale.

Essai sur le verset de l’abrogation

J’ai précisé dans une précédente chronique les critères que je m’imposais pour analyser un verset et savoir si ce dernier pouvait avoir une place dans ma vie spirituelle. J’aimerais appliquer cette méthode à un verset très connu, qui fait polémique, celui de l’abrogeant/abrogé dont voici la traduction la plus habituelle qui pour moi est erronée :

Ramadan et Coran (4/4)

J’aimerais proposer ici ma propre méthode de lecture du Coran qui a bien entendu ses limites et n’aspire pas du tout à être la meilleure, ni à être originale puisque je m’inspire de nombreux travaux déjà effectués sur les lectures du Coran. Il s’agit simplement de la présentation d’un itinéraire personnel au sein du Coran.

Ramadan et Coran (3/4)

Ma chronique précédente parlait de la nécessité de contextualiser le Coran pour éviter de lui faire dire des choses qu’il ne dit pas car il ne s’adressait pas à nous. On pourrait penser que je vis une foi déiste puisque je refuse d’imiter à la lettre un texte du passé et que pour moi il n’y aurait aucun génie dans le texte coranique. Je comprends que l’on puisse penser cela mais c’est pourtant faux. Je suis mutazilite donc j’estime que ma raison et mon cœur sont les juges ultimes dans ma pratique spirituelle et non le texte, ce qui ne veut pas dire que je le rejette mais que je cherche à le relativiser : tout ne se vaut pas dans le Coran, tout n’est pas de même nature.

Ramadan et Coran (2/4)

D’un point de vue personnel et spirituel, ce que j’apprécie le plus dans le mois de Ramadan, c’est justement la lecture du Coran. Elle me permet de méditer profondément, de provoquer des états spirituels particulièrement vivifiant et créatifs mais aussi de réfléchir au statut du Coran en islam. On dit souvent que le jeûne du Ramadan est un pilier. Or, ne l’oublions pas, les cinq piliers de l’islam dont fait partie le jeûne selon la tradition ne sont devenus piliers que parce qu’un hadith les a déclarés piliers. Ces derniers sont bien présents dans le Coran, mais regroupés autrement et souvent avec d’autres éléments supplémentaires, notamment des vertus et valeurs comme la patience (sabr), les actions intègres (salihât) ou encore la foi (imân).

Ramadan et Coran (1/4)

Chers amis, chères amies. L’heure est grave, il faut agir. Comme beaucoup d’entre vous sans doute, je suis atterrée, dévastée et terriblement préoccupée de voir encore et toujours des meurtres commis au nom de Dieu et du Coran. Depuis au moins 2015, le mois de Ramadan est instrumentalisé par les jihadistes pour multiplier leurs attaques. C’est pourquoi il me semble nécessaire, en plus d’en faire un moment spirituel fort, de faire de ce mois sacré un moment privilégié pour mettre les choses au clair et tenter d’engager un travail critique pour refonder une méthode de lecture du Coran qui pourrait empêcher qu’il soit instrumentalisé, décontextualisé et jugé intouchable afin de commettre des abominations.

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